Crystal Maze VII

Appartement à transformations

Rosa Brux

  • Bruxelles
  • 18.04.2014

En 1952, le journaliste Philippe de Baleine et le photographe Willy Rizzo produisent pour Paris-Match un article sur l’appartement idéal créé par Pierre Faucheux, pour ce même magazine, à l’occasion du Salon des Arts Ménagers de la même année.

L’article mentionne l’idée que cet appartement idéal serait, entre autres, un «appartement à transformations». Extrapolant sur cette idée et sur la double fonction du lieu de l’invitation «Rosabrux», appartement privé la semaine et galerie le weekend, le Crystal Maze, en collaboration avec Préface a produit une compilation de plusieurs textes descriptifs remontée en un divertissement sonore prétexte à questionner la frontière entre espace domestique et espace public.

Performé pour la première fois à RosaBrux, le Crystal Maze VII est une pièce sonore qui occupe une pièce physique. Celle-ci, entièrement vidée, devient un lieu de projection où se fabrique le fantasme d’un espace idéal.

Curateurs :

Textes dits par :

  • Rémi Forte

Performance de :

  • Romain Grateau

«Le salon du rez-de-chaussée communique avec les chambres du haut par un escalier dont la rampe est branlante ; on en saute, on en tombe ; on y prend la parole ou son élan vers le lustre. Le premier étage est réservé aux premiers rôles ; c’est l’Olympe, la figuration n’y monte pas. C’est là-haut qu’on fait ses valises, que le clan se réunit, que les mauvais coups se préparent, et les départs en coup de vent. Les chambres donnent accès sur l’extérieur par un escalier de plein air, ou un balcon, une échelle murale, une balustrade qu’il est facile d’escalader d’un bond. Quand on monte dans ce club privé où les femmes décident du drame, quand ce ne sont pas des financiers véreux et leurs nervis, c’est pour décider d’un raid, d’un rapt, d’une expédition punitive, ou prendre le prochain train, le dernier, qui peut être celui du bonheur, si l’on peut s’estimer heureux d’avoir la vie sauve, au sortir de ce qui tient tout à la fois du bar américain, du caf’con’, de la maison de change et de la maison de passe, lieu géométrique des querelles alcoolisées dont le solde sera réglé en décors naturels ou en extérieurs reconstitués.»

— Texte extrait de Le Western. Sources, mythes, auteurs, acteurs, filmographies, Paris, éditions 10/18, 1966, p. 165-166

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